Océane
Voluptueusement une vague déferle
Sur le sable d’une plage offerte.
Sable tiède et humide,
Couleur de chair,
Un corps de femme se déploie,
S’épanouit au soleil;
Une chaleur bénéfique
Eclaire ses rêves,
Elle est ailleurs,
Très haut,
Une mouette déploie son vol;
Le vent la berce et la caresse,
Son cri seul rompt le silence,
Sans sacrilège,
Il vibre fort, en accord
Avec le chant profond de l’océan,
Force tranquille à cet instant.
G Lejard. Extrait de Variances
Beyrouth
Beyrouth coeur sacré
Comme une plaie ouverte
Le fer, le feu, consument la chair de l'homme.
A nouveau crucifié,
Regarde le père, implore.
La cendre, en offrande sur nos fronts, déposée,
Marque notre destin à l'amour arraché,
Beyrouth saigne au cœur de l'Homme,
au cœur des hommes.
Le fils de l'Homme à nouveau supplicié
Regarde le ciel et la terre à jamais épousés.
Beyrouth, Golgotha sanctifié
Par des larmes de sang dans la coupe de Vie;
Beyrouth renaîtra du cœur de l'Homme crucifié.
De la mort à la vie,
La source jaillira.
Résurrection finale du peuple tout entier
Appelé à l'Amour et offert en martyr.
Beyrouth ressuscité au-delà de nos doutes,
au-delà de nos jours,
De la tombe à la vie à jamais partagée.
G Lejard. Extrait : les Poètes et la foi
La rumeur de la ville se fait vive,
Mais au printemps des odeurs
Lourdes et sucrées tournent la tête,
Les jardins fleurissent.
La ville respire,
Se souvient des parfums de mer, des épices, de l'Orient.
Partir.
Les grands vaisseaux dressés près des quais attendent.
La Loire caresse le quai de la Fosse enivré de la fureur des flots.
Les rêves pleins de tempêtes et de vagues écumantes,
Les marins de Trentemoult rentrent au port,
Plantent, en souvenir des îles, le palmier.
Le perroquet enchaîné fait silence.
Désillusion.
Le temps s'arrête.
Les voiles ont quitté les rives de la Loire,
Déserté le quai s'endort
Mais la Butte Sainte-Anne veille encore,
Les rêves échoués sur la grève.
Il reste parfois l'odeur des marées
Et l'Océan comme un battement de coeur…
G Lejard. Extrait de: Poésie sur la ville