GERME D’ETERNITE
La où tu es je suis
La main qui se retire laisse sa trace claire
Poussière d’ange entre paume et frisson
Or des nuits conjurées qui effacent ses masques
Souvenir d’héliotrope exaltant le parfum
Sur ta nuque inclinée au crépuscule d’été
Ou sous le cèdre bleu quand l’ombre double tourne
Dans le fouillis noyé des angéliques vertes
Comme sur le bateau Ysé la blonde pour Mesa
Alors je n’ai que toi tendre neige du temps
Moi tempes grises qui n’ai jamais douté
Qu’un jour tu serais là
Certitude signée par le chant du destin
Un nom qui se murmure
Et qui se reconnaît
Absolu de l’Amour
Quand la brusque bourrasque écume l’Océan
Et déchire le ciel au zénith foudroyant
Un soleil de beauté abolit tout l’espace
Dans l’évidence ardente de nos noces
Là où tu es je suis
Et là où tu seras je serai
Germe l’Eternité
Les miroiteries de l'infini. Ed du Petit Véhicule
Souvenirs, 1990
Les miroiteries de l'infini. Ed du Petit Véhicule
Les miroiteries de l'infini. Ed du Petit Véhicule
À LA JUIVE INCONNUE…
Entre la poire et le fromage
Et le repas dominical
À la juive inconnue
Qui demandait pardon
Pleurer à la Télé
Excusez-moi c’est bête
Auschwitz vous connaissez
Requiem pour un massacre
Requiem
Ô racines de larmes
Ô sources de la Peur
Grande Nuit de la Mort
Qui vous remonte des entrailles
À la gorge
Le noeud
De la vie
Qui se défait
Qui se défait
Comme un lacet
Mal serré
Trop serré
Macérés dans les pleurs
ces yeux d’abîme
ces yeux d’abîme
Moins les images du Livre des Massacres
Que l’odeur
du crématoire
et
des cadavres
qui pourrissaient
entre les barbelés
Le cri
De l’enfant
Qu’on égorge
Point d’orgue
qui déchire à jamais
le sourd tympan
du Monde
À la juive inconnue
Cycles de vie. Ed des salorges
Cycles de vie. Ed des salorges
JARDIN DU PERE
Le vieux pêcher
aux quatre pêches
est mort
Est mort le rosier nain
morte la treille
aux raisins pecs
Il va pleuvoir
sur le jardin
du père
Pourquoi
retournerais-je
aux jeux d’enfance
Le charme jaune
a
des fruits d’or
Gramophone enroué. ( Convergence )
Gramophone enroué. ( Convergence )
PIRIAC
Nous n’irons plus
Au Bois d’Amour
Castelli
dérive
dans la brume
des mémoires blessées
par les épines noires
et les ajoncs
qui prolifèrent
dans le parc
où naguère
s’ébattaient
des enfants libres
Les miroiteries de l'infini. Ed du Petit Véhicule