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Ghislaine
Décembre

Technique mixte 1840 Pascal Bouchet Almanach 2014 Ed du Petit Véhicule





                                                                   
 La moisson est dite




La moisson est dite, laissant ses motifs infuser le silence, laissant les yeux s’éprendre de ses lueurs, laissant les mains s’échauffer.



La vendange est dite, laissant son vermeil transfuser les terres, laissant les lèvres goûter ses rêves, laissant les mains s’enivrer.



Les noces sont dites, nous laissant tout le temps au monde, le temps des griseries et des cueillettes.



Chacun peu, dans la large palette, surprendre son reflet, lever son écho, encrer son trait d’union.



Chacun peut appuyer son passage.



                                                                      Jean- Pierre Sautreau

                 

                                                                      (Mikado des signes ed Soc et Foc)
                 

             
                               
 

Novembre




Les mots pour accompagner les peintures ou les peintures pour accompagner les mots…

Dans ce très beau recueil Chemin de feu aux éditions Le lavoir Saint-Martin, les poèmes de Bernard Grasset et les tableaux de Geneviève Roch entrent en résonance poétique, le livre se construit en un dialogue fraternel, deux expressions artistiques se rencontrent pour faire œuvre commune et communier à l’indicible . La poésie du livre se situe à ce point de la rencontre entre les couleurs et les mots. On sent bien que ces poèmes en prose sont nés du silence et de la contemplation. Regarder pour dire l’âme du tableau, pour en traduire la lumière et tracer un chemin de passion créatrice, un chemin de vie, un très beau « chemin de feu », pour traverser «  la nuit silencieuse » et déboucher sur un « paysage auroral » ou « l’aube sans fin murmure aux pas du voyageur ».



                                                                                                  Ghislaine Lejard

 


le site de Jean-Boulic
 
 http://perso.numericable.fr/pierre.yves.boulic/JPB/Jean-Pierre_BOULIC.html


Sur un trottoir de Vienne nous déambulons
Pelouse tavelée de feuilles fraîchement tombées
Jaune lumière
Les arbres s’effeuillent tout autour de nous
Pluie sèche
Long souffle de vent
Pluie d’or
Papillons
Tourbillonnent
En essaim
Nous enrobent
Jolie caresse
et joyeux silence.


                                           
                                           Patrick Joquel
                                  ( Extrait de Vienne, novembre 08)


Octobre



Coup de cœur : le site d’Anne-Yvonne  Pasquier
 
http://emergences.onlc.fr/



Christian Alle



Septembre






Une histoire humaine de terre et d’amour, de peines et de joies. Une histoire de famille, de trahison et d’abandon. Au bout du chemin, comme au début, une petite fille pour la résilience et le pardon ; avec les mots de la poésie pour livrer ce qui a été  trop longtemps gardé dans le cœur,  des images de guerre, mais aussi d’oiseaux… pour aller plus loin, au-delà de la peine, sans jamais oublier le pays, aux paysages d’herbe qu’on ne sent plus, mais, un pays d’où viennent encore bien « des bruits d’amour ». Cécile Guivarch rend un magnifique hommage à ces ancêtres dont « l’histoire ne s’efface pas », une histoire à revivre par elle qui « se lève à l’autre bout d’elle-même… » pour commencer « son livre par la fin ». G.L



« qui vous dira mes aïeux

n’avons cessé de penser à vous 



vos silences écoulés de cœur en cœur

vos sangs mêlés de rivières



vous reteniez votre souffle



vous n’avez jamais été aussi proches

à frémir ainsi sur nos épaules



vous êtes nos morts

le ciel vous empêche de glisser. »



                                                                               Extrait du recueil  
                                                            


 
          Un dessin d'Arlette Chaumorcel     
                
               




Juillet - Août
Collage: Adriana Langtry-Carreri ( Italie )

À découvrir le site de Carole Chollet- Buisson
http://carole.chollet.over-blog.com/

Juin


Dans le cadre d’un projet artistique, des élèves de CM1 :  9/10 ans et CM2 : 10/11 ans de l’école publique de Penne d’Agenais, ont observé  et étudié des collages sur mon blog.

Ils ont ensuite réalisé de très beaux collages dont voici 2 exemples.
Félicitations à tous les artistes, ainsi qu’à leur maître monsieur Frédéric Figeac.



 
















 




Mai

 Dessin Mary Perly




« Dans chaque lieu il y a toujours le sacré qui sommeille. Pour le dévoiler, il suffit d’un regard. »
C’est ce regard que  pose Paul Morin sur les lieux comme sur les œuvres d’art.
En un itinéraire de vie, il nous dépeint des  paysages : des bords de Loire à Mauves- sur- Loire en passant par le désert du sud algérien et tunisien, se  dessine une géographie intime et poétique. Le poète nous promène en ses lieux privilégiés, les marais salants de Batz- sur- Mer qui sont « levain de la beauté », la Chine, pays pour lequel il a beaucoup d’affection.
« Dans l’instant et dans l’unique », Paul Morin explore l’âme des paysages  en Chine ou dans les marais salants, « les chemins de terre se transforment en chemins de ciel » et en chemins de sel.
S’offrent aussi au regard du  lecteur des « jardins de l’esprit » car le poète nous emmène en d’autres promenades, dans les  musées, à la  rencontre  des artistes et des œuvres d’art qui peuvent le bouleverser, comme celles de Francisco Zurbaran , on entre alors dans l’espace- temps du divin.Dans chaque œuvre souffle le sacré, il suffit d’un regard comme celui de Paul Morin pour nous  le dévoiler.    Ghislaine Lejard





L’écriture de Georges Drano est concise, elle puise sa sève dans les éléments végétaux, métaphores de notre condition humaine. Par petites touches, le poète peint l’âme qui ne cesse d’attendre « le premier soleil ».
Ghislaine Lejard
 









Avril


Sainteté je marche vers toi

A Pauline

 
Le jour se lève. Je marche. Mon corps porte les traces séchées du continent européen. Ses peuples se dressent dans mes jambes. Les innombrables mains retournées à la terre courent sur mes épaules, me soutiennent, espèrent que je conduise les élans qu'elle me donnent vers la certitude. Je marche. Je parle l'ancien français. Je parle le latin. Ma langue sait le grec. Me voici traversé par la Loire. Me voici traversé par le Rhône. Par le Tigre et l'Euphrate et le Nil. Je marche. Ma mémoire se baigne dans l'eau du Jourdain. Je suis sur le qui vive. Mon refus de ne pas marcher comme un prince sur le fil sécurisant du rasoir connaît le doute. Le doute rentre en moi. L'horreur économique me donne des palpitations. La corruption dévore la prunelle de mes yeux. Je sais que je peux tuer. Mon regard s'accroche à la voile triangulaire et blanche qui pénètre l'horizon. Je marche. A chaque seconde, je pousse l'Icare à s'élancer dans le ciel de mon corps. Mes bras me sont poussés pour que j'embrasse l'extraordinaire vie. Je marche. Je crois en Dieu. Comment le nommer aujourd'hui ? J'écrase le doute sous la marche de mon pas ferme. Je suis la route que le phare de mon front m'indique. Le sang ruisselle par les pores de ma peau. Le sang fait un cercle parfait à travers les prairies de mon corps. Mon sang est rouge comme le ciel. Le ciel est accroché à mes épaules et flotte en cape dans mon élan. Je marche. Je donne un regard de compassion aux cris des tricheurs qui tentent de cimenter mes oreilles. Aux chants mensongers, j'accepte de serrer les mains. Je marche. Je marche dans le flux du monde. Je remplis mes muscles de l'énergie que m'injectent les plombeurs de vie. Je marche. J'emprunte les escaliers qui ont été abolis. Je respire la glorieuse musique des pyramides. Derrière mes pas, la floraison des arbres morts jaillit. Je marche, le regard fixe, vers la plus vaste constellation de mon ciel azuré. Je marche dans la pureté de sa musique qui m'élève. Sans aucun doute, voici la plus haute cime de mon espérance. Sainteté je marche vers toi.


                                                                              Gwen Garnier-Duguy


   
                http://www.victor-ramirez.com/epintura.html





Mars


 
 







Interprétation stéréoscopique
Ekhehart  Rautenstrauch 







Février



Une poésie forte, humaniste, qui puise au cœur de la croyance sa lumière. Cette écriture est habitée et porte l’espérance, ce que traduit bien la partie 3 du recueil, intitulée : «  Une histoire d’espérance ».Jean-Pierre Boulic nous donne à lire une poésie bretonne, de « sable, de terre » et de foi. G.L
 
Art postal 
 
                                                  Jean-Claude Coiffard

  

Janvier 





Pour Arlette et Francis Chaumorcel, le noir et le blanc sont reflets de l’âme, une âme poétique, toute lumineuse. En ce village où « surgit l’enfance », une enfance en noir et blanc quand on a connu la guerre, ils nous promettent que toujours en cette vie, la lumière passe « entre le mur blanc et le rocher noir ». Les poèmes sont courts, ciselés et ajustés au plus près des images du photographe. En ce recueil, deux regards posés sur le monde pour dire l’intemporel.


© Francis Chaumorcel

                                                       
                    
Fêtons l’Épiphanie en poésie




                          Une balance romaine

                          Rend la justice épicière

                          Blanche sur un linteau rouge

                          À l’entrée de sa chapelle.

                          Dedans côté lune

                          Un ciel bleu tentation ;

                          Le soleil est plus gris.

                          En route vers la mer

                          Les rois mages s’arrêtent

                          Comme des enfants sages

                          À la crèche des santons

                          Tous les ans leur vient une étoile

                          Comme sur le chemin de Castille.



                      

                          Emmanuel Hiriart La môme Espérance     ed éditinter